Covid 19 : tout change mais en fait rien ne change

Les vaccins contre la Covid-19 se conservent au froid, mais l’épidémie, elle, permet de réinventer l’eau chaude !

Depuis un an, certaines personnes semblent redécouvrir des vérités premières… Des non-dits qui sont devenus criants. Des faits sociaux sur lesquels notre système repose pourtant depuis longtemps.

Les mères de famille ont une charge mentale énorme, parfois insupportable, et oui c’est compliqué de télétravailler tout en gardant des enfants en bas âge et en faisant la cuisine pour toute la famille.

Les enseignants sont des professionnels qualifiés de l’éducation, qu’on ne peut pas remplacer au pied levé par n’importe qui. Et quand ils ne sont pas remplacés, les enfants n’ont pas cours et prennent du retard dans leurs apprentissages.

L’école est un lieu indispensable de brassage et de socialisation des élèves. C’est aussi le lieu – en tout cas, ça devrait l’être – où les enfants en situation de handicap peuvent être accueillis dans les meilleures conditions… même si les AESH sont sous-payés. C’est enfin le lieu où se combattent les inégalités sociales et spatiales qui ressurgissent dès qu’on demande aux élèves de se connecter à un site Internet pour suivre un cours et qu’ils ont du mal à le faire parce qu’ils vivent dans une campagne où la connexion est défaillante, qu’ils n’ont qu’un smartphone et pas d’ordinateur pour travailler ou qu’ils ne maîtrisent pas l’outil informatique.

L’Éducation nationale est un monstre froid et rigide, plus difficile à décoincer qu’un porte-conteneurs ensablé dans le canal de Suez. La gestion des ressources humaines y est catastrophique. Et même, pour ainsi dire, inexistante.

Les personnels y sont méprisés, spécialement les infirmières scolaires, les agents administratifs, les personnels d’entretien et les équipes de direction à qui on impose depuis des mois une charge de travail accrue. Et à qui on donne, la veille pour le lendemain, des consignes floues ou contradictoires. Le ministre est un idéologue têtu qui ne s’occupe ni de l’intendance ni des conditions de travail de la piétaille. Les archaïques examens-couperets ne valent pas mieux qu’un contrôle continu mal pensé et confondu avec une évaluation permanente.

Quand tout sera fini, il faudra bien que ces chantiers laissés en plan depuis trop longtemps redémarrent. Et que les organisations syndicales qui se veulent forces de proposition, comme la nôtre, soient entendues.

Quand tout sera fini, il faudra surtout que rien ne revienne à la « normale ».