Fusion des académies Caen-Rouen : le rectorat aura-t-il les moyens de ses ambitions ?

Pour la 4ème fois, les organisations syndicales étaient reçus par le recteur et son équipe, cette fois au lycée de Brionne (27).
La fusion est désormais imminente puisque actée par le ministre dans un calendrier que d'aucuns considérera comme très court.

Fusion des académies Caen-Rouen : le rectorat aura-t-il les moyens de ses ambitions ?

 

Pour la 4ème fois, les organisations syndicales étaient reçus par le recteur et son équipe, cette fois au lycée de Brionne (27).

La fusion est désormais imminente puisque actée par le ministre dans un calendrier que d’aucun considèrera comme très court.

Maintenant, au moins, nous savons où l’on va.

  • Janvier 2019 : feuille de route

  • Janvier 2020 : nouvelle gouvernance

  • 2022 : mise en oeuvre des réorganisations des services

Le schéma proposé est un cadrage national qui s’appliquera pour l’ensemble des académies amenées à fusionner. Dans ce contexte, la Normandie reste un territoire d’expérimentation qui à ce titre est autorisée à être en avance sur le calendrier national.

Cette avance de phase, comme se plait à le répéter le Recteur, ne répond toujours pas à l’épineuse question des instances et en particulier des CTA. La tendance voudrait que l’on maintienne 2 CTA jusqu’en 2022 mais là encore rien n’est moins sûr.

Le Recteur Rolland a rappelé les fondamentaux de cette fusion énoncés par le ministre dans sa lettre de mission du 19 juillet dernier. L’organisation territoriale nouvelle devra être créative et être différente de l’existant. Dans les propos tenus par le Recteur, on est toujours sur une fusion qui se veut innovante pour construire un nouveau modèle.

Un modèle de construction académique qui se voudra unique et propre à chaque région, avec un système plus performant au service des élèves et des équipes. L’obsession sera pédagogique, dixit Mr Rolland.

Le nouveau système d’organisation devra faire mieux et ne pas dégrader la situation antérieure. Il devra s’attacher à garder une bonne proximité avec les territoires avec une logique infra-départementale.

Concernant la démarche, les rapprochements de services se poursuivent, et l’accompagnement des personnels se fera en toute transparence à garanti le Recteur.

Des espaces de concertation et de consultation vont être mis en place durant toute la période à venir afin de construire consécutivement un projet éducatif, puis un projet territorial pour conduire enfin à un projet d’organisation des services

Pour la Normandie, le projet éducatif sera le point d’orgue du début de toute la réflexion. Il devra répondre à l’élévation du niveau de qualification des élèves depuis longtemps en dessous des statistiques nationales (faible résultats aux examens, faible ambition et illettrisme important des adultes).

 

Le Recteur a donc porté un message rassurant et globalement cohérent dans les intentions et la démarche mais aura-t-il les moyens de ses ambitions ?

Il répondait d’une certaine façon à une partie des exigences de la CFDT dans son discours liminaire.

Néanmoins, le contexte budgétaire contraint, les suppressions d’emplois annoncées dans la fonction publique, le programme d’action publique CAP2022, les désillusions maintes fois répétées au moment des réformes, l’incapacité de l’administration a mener des réformes, autant de raisons d’être vigilant et de ne pas sombrer dans les effets d’annonces.

La CFDT (SGEN et FEP) n’est pas dupe. Le Recteur a certes marqué les mêmes points de vigilance pour les personnels que ceux qui nous préoccupent, mais le contexte est fragile et les marges nécessaires à construire ensemble seront nécessairement minces tant les contraintes sont importantes.

en lien, l’intervention des Sgen de Rouen et Caen