C'est le contenu d'une formation qui s'est tenue au Sgen-CFDT Haute-Normandie en présence de Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT ,de deux représentants de CANOPE, d’un MATICE (Maître Animateur TICE) et de praticiens de la classe inversée.
On présente les progrès rapides de l’informatique jusqu’à un milliard de sites en 2014. En 2009, 95% des classes sont équipées d’un tableau interactif… au Royaume Uni.
La classe inversée, Patrice Hardouin :
quand on propose de travailler sur des pédagogies comme Freinet, on essuie souvent des refus, quand on parle de classe inversée, c’est oui tout de suite. Cette pédagogie n’est pas si nouvelle que cela, elle s’apparente au socioconstructivisme du début du XXème siècle. Le numérique apporte la nouveauté. On n’est pas obligé de pratiquer la classe inversée à la maison, on peut équiper une salle avec quelques ordinateurs récupérés à peu de frais. Beaucoup d’élèves ont maintenant des smartphones. Quand le niveau social est défavorisé, la télévision est immense, par contre, tout le monde n’a pas la connexion internet. La fracture numérique est surtout au niveau des usages. Je préconise l’utilisation des logiciels libres, comme Framasoft, la plate-forme Noodle et l’évaluation par les pairs. « Chaque nouvelle technologie alimente une utopie » (Geneviève Delaunay).
Interventions de la salle, réponses des intervenants et de notre secrétaire générale Catherine Nave-Bekhti :
- Dans la Silicon Valley, Steve Jobs interdisait les tablettes pour les enfants, certaines de leurs classes sont sans numérique, en pratiquant l’école Montesori. Faut-t-il aller jusqu’au tout numérique, au point de ne plus jamais ouvrir un livre au CDI ?
- L’équipement de nos lycées est souvent défaillant ou vieillot.
Anne-Marie Masson : On en fait sans le savoir sans être un expert des capsules vidéos, Les élèves sont placés dans une tâche complexe comme imaginer une implantation d’entreprise en Chine. Il faut être très clair sur l’objectif où on veut aller et les compétences qui seront requises. Après un prérequis à la maison (une vidéo, un formulaire), on fait des activités en classe, par simplement recopier un cours. Il faut que l’élève comprenne le sens de ce qu’ils font. La classe n’est pas toujours installée de la même façon, en îlot ou en frontal selon les moments. Il faut expliquer aux parents que l’élève a le droit d’utiliser l’ordinateur pour aller sur l’ENT. L’Environnement Numérique de Travail permet à chaque établissement d’avoir son site, on peut y mettre une page pour les élèves avec des vidéos. Une évaluation diagnostic permet de faire des groupes. Si on veut commencer, il ne faut pas être trop gourmand, car cela demande du temps, il faut accepter le bruit dans les travaux de groupe mais certains élèves pénibles se révèlent dans les travaux à la maison. Les élèves sont formatés avec leur cahier et doivent d’adapter. Marcel Lebrun parle aujourd’hui « des » classes inversées. On peut se rassembler entre inverseurs francophones et utiliser le PAF.
- Au début on a la tablette familiale puis quand les élèves grandissent, tout le monde est équipé.
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Les étudiants ne lisent plus le document qu’on leur donne car ils se disent qu’ils trouveront l’info au moment voulu, ils ne regardent plus l’article d’à côté. De temps en temps, il faut faire un pas de côté pour leur amener une curiosité. Au moins, les élèves ne sont plus copistes mais producteurs.
Canope : Frédéric Dupont et Frédéric Rabat :
On fait du développement hors-les-murs, on va montrer dans l’établissement ce qu’on peut leur proposer. Entre 5 et 10 % des élèves ont des troubles des apprentissages, le numérique permet une plus-value pour faciliter l’accès à l’écrit. Quand le texte est mieux présenté, on lit 20 % plus vite et on fait moins d’erreurs, c’est la lecture « zen ». Un élève dys lit en une année ce qu’on lit en deux jours (Ziegler). On peut espacer les mots, souligner les syllabes, mettre des couleurs différentes pour les voyelles etc. Firefox a mis au point un mode lecture pour par exemple wikipedia et même la lecture à voix haute par la machine. On peut classer ses documents dans « one note » qui a aussi un mode zen.
Le Tableau Blanc Interactif (TBI) :
toutes les écoles élémentaires du Havre seront bientôt équipées. Le lycée d’Eu en a un depuis 10 ans et ne sert jamais. La surface est tactile, plusieurs élèves peuvent intervenir en même temps avec le doigt. On peut enregistrer des traces. Le tableau Openboard permet de faire des captures d’écran, des textes à trous etc. Edutec permet de regrouper des ressources utiles. Il existe aussi des Tableaux Numériques Interactifs (TNI) avec une caméra.
Justine Pochon présente ce qu’elle apprend à l’Espe, les outils numériques qu’il faut mettre en place en deuxième année. On y passe une trentaine d’heures. Il faut réaliser une capsule vidéo.
Le numérique et le handicap, Frédéric Serin :
On peut faire travailler les étudiants, les amener au tableau sans qu’ils aient peur. Le numérique n’est pas notre ami si on veut éviter le plagiat. Il faut les aider à retrouver la bonne source. On peut vérifier une citation sur Lilo. Quand on va sur Google avec un mot-clé, les réponses posées tiennent compte de notre profil.
Compte-rendu des groupes de réflexion sur des situations réelles :
- Le Plan Académique de Formation ne propose que des formations photoshop, sinon c’est voyage en terre inconnue, article 22 « chacun se démerde comme il peut ! » Le Sgen revendique la formation continue, en particulier pour valider la formation en CIIEE. On pourrait obtenir de pouvoir accumuler des droits sur plusieurs années pour suivre une formation plus lourde. On n’est pas opposés à la formation à distance mais cela ne doit pas être l’alfa et l’oméga de la formation.
- Un accident d’une élève dans une école, un parent est intervenu dans les réseaux sociaux, l’école n’est pas au courant et la situation se dégrade rapidement. Il faut réagir rapidement, démystifier, veiller à obtenir une protection juridique. On peut être protégé au niveau du rectorat, passer par le syndicat, les adhérents sont aidés par la Cnas et un service juridique fonction publique. La formation aux réseaux sociaux est nécessaire aussi pour les adultes, même des profs s’insultent. L’expertise sur le harcèlement s’est développé avec ce gouvernement mais il faut développer la co-éducation. Il ne faut pas parler que des dangers sinon on ne nous écoute pas. Il faut travailler aussi sur les opportunités, faire un compte-rendu de sortie en respectant les règles.
- Je donne un exposé, certains élèves n’ont pas d’ordinateurs, préparent leur exposé n’importe comment. Le conseil pédagogique doit pouvoir aborder les problèmes, un manque d’équipement, demander des formations sur site, l’intervention du délégué informatique académique.
- Notre métier est pédagogue, pas communicant, on doit rédiger des articles pour la presse, le site. On reçoit beaucoup de mails ne nous concernent pas. La CFDT revendique le droit à la déconnexion, le chef doit consulter sa messagerie une fois par jour, pas le professeur, il faut cibler davantage. Dans les cas d’urgence, il vaut mieux téléphoner.
- L’application du LSU n’était pas prête. Des choses sont sur les rails pour les protections des données .
Notre prochaine formation aura lieu le 14 décembre sur l’évaluation des personnels et les entretiens de carrière :
Pour s’inscrire, il suffit d’écrire à rouen@sgen.cfdt.fr et demander une autorisation d’absence pour formation avant le 14 novembre.