Nouveau lycée, une réforme bâclée

Une quarantaine d’adhérents étaient présents à la formation du 15 novembre animée par deux responsables nationaux du Sgen-CFDT : Alexis Torchet et Sophie Santraud.

 

La réforme apparait en 2017, c’est une commande présidentielle pour simplifier le Bac, si on limitait les épreuves terminales à quatre épreuves, cela ne changerait pas fondamentalement les résultats et qui a la mention.

Le bac reste le premier diplôme universitaire, cela devient une passerelle sur ce que pourra faire l’élève ensuite. On peut redonner du temps aux apprentissage.

Début 2018, le rapport Mathiot donne du temps pour l’accompagnement et présente un côté modulaire mais rien n’est prévu au niveau des voies et filières. Au fur à mesure des textes présentés, on s’éloigne du rapport Mathiot jusqu’en avril, ensuite tout s’arrête jusqu’en septembre. Les concertations sur le programme n’arrivent que maintenant alors que la mise en œuvre est prévue déjà à la rentrée 2019 en secondes et premières.

Le tronc commun est plus important qu’avant, les options sont peu nombreuses et pas possibles partout, seuls le latin et le grec peuvent se rajouter en plus. La marge en secondes est augmentée de 10,5 heure à 12 avec la disparition de l’Accompagnement Personnalisé (maintenue « selon les besoins des élèves » et non financée), on rajoute 54 heures pour l’orientation à titre indicatif donc facultatif. On enlève une demi-heure à la DHG de secondes.

La voie technologique conserve les séries avec leurs enseignements de spécialité. Pour aller en voie générale il fallait être avec un bon niveau partout et ensuite choisir selon ses goûts. Le recteur arrête la liste des spécialités, le ministre a fait des déclarations sur le choix pour plaire à l’opinion publique mais cela changera peu. Le numérique se fait déjà, biologie-écologie sont réservés à l’enseignement agricole.

On oublie le parcours et le droit de changer, on se retrouve dans un entonnoir et on n’a plus le droit à l’erreur.

Les choix posent des problèmes d’organisation et coûtent cher. La situation sera différente selon qu’on est dans une agglomération avec plusieurs établissements, l’un doté d’un plateau technique, un autre qui gardera les langues anciennes et le lycée seul dans un milieu rural.

Le gouvernement n’a pas besoin de la réforme pour supprimer des postes, l’esprit de la réforme permettrait de créer des groupes sauf qu’on manquera de moyens. La réforme sera ratée car elle mettra les élèves encore plus en tension. Villani et Torossian prônaient des maths de « réconciliation », cela a été évacué, en fait le nombre d’élèves qui abandonnera les maths sera plus nombreux qu’avant.

BULLE CFDT

Les épreuves de spécialité devaient servir à peser dans l’orientation post bac, sauf qu’au niveau du calendrier, parcours sup ne pourra pas intégrer ces spécialités. On pourra en théorie augmenter les options mais le plus souvent, on les diminuera, même dans les établissements peu attractifs, contrairement à l’esprit de la feuille de route.

Le Sgen-CFDT a voté contre car cela n’améliore pas l’existant et cela dégrade la situation.

Pour l’instant, on ignore totalement ce qui sera réparti au niveau des DHG en janvier.

On prévoit une création d’une banque de sujets avec 900 sujets, avec un calendrier contraint pour une évaluation en cours d’année, une sorte de partiels. Cela se rajoute aux épreuves orales, celles de première. On arrive à l’asphyxie si on ajoute les bacs blancs, sans parler des cours supprimés. La reconquête du mois de juin sera très relative !

Dans la voie technologique, le grand oral existe déjà ainsi que la démarche de projet, pas très éloignée des TPE des LP. 50% des compétences de seront pas évaluées pour le bac ainsi que 70% des connaissances, comme si on faisait une épreuve de piscine sans aller à l’eau !

On reste dans une démarche encyclopédique avec peu de choix à effectuer parmi ceux-ci. On enlève de la liberté aux enseignants de français en imposant des œuvres, sans vérifier qu’ils soient adaptables.

En enlevant les TPE, on a une idée de laisser une place « importante » à l’oral sauf que le coefficient sera peut-être réduit. Le temps long risque de devenir un temps court et intense.

On n’a pas encore les programmes de terminale sauf en Sciences de l’Ingénieur pour un projet.

Pour tout savoir sur le sujet, où on en est, les choix des élèves, les principes pour faire rater une réforme ainsi que les programmes STI2D, français, mathématiques…

https://www.sgen-cfdt.fr/dossier/reforme-du-lycee-beaucoup-dincertitudes/