Une réunion inter-académique s'est tenue le mercredi 24 janvier au lycée Risle-Seine de Pont-Audemer entre les organisations syndicales et les rectorats de Caen et Rouen.
La délégation des 2 rectorats préfigurait le nouvel organigramme de gouvernance des deux académies.
Autour du Recteur Denis Rolland, étaient présents, entre autres, les SG, les SG adjoints et directeurs de cabinets de chaque académie ainsi que 2 DASEN sur 5.
Le rapprochement entre les académies commence à se concrétiser mais on s’éloigne de plus en plus du modèle initialement présenté qui consistait à faire des académies de Rouen et Caen un laboratoire d’expérimentation d’un recteur unique pour plusieurs académies.
Depuis la nomination de Denis Rolland comme recteur de la région académique Normande dans le cadre de l’expérimentation, le discours des autorités académiques s’inscrit désormais dans une perspective de fusion. Sans préjuger des conclusions du rapport d’observation mené par le ministère qui sera présenté en mars-avril, la tendance qui se profile semble aller vers une fusion inéluctable des deux académies Normandes.
Dans ce contexte, et sans attendre les prochaines décisions sur l’avenir des académies, les deux rectorats se préparent à cette éventualité, en faisant converger les méthodes et les process de travail, identifiant le meilleur de chacun pour aller vers plus d’efficacité et d’expertise.
Alors qu’il y a toujours deux académies donc 2 gouvernances, il y a dorénavant un seul comité de direction normand composé des 5 DASEN, des SG et SG adjoints ainsi que des membres du cabinet ; le dialogue de gestion est lui aussi unique.
Les rectorats travaillent vers des évolutions pédagogiques et administratives mais rien ne changera en terme d’organisation des services tant que l’avenir ne sera pas clairement fixé. Vu le calendrier contraint, les périmètres actuels des prochaines élections professionnelles resteraient les mêmes jusqu’à une éventuelle fusion.
Alors que l’objectif annoncé de l’expérimentation d’un recteur unique était d’installer des interlocuteurs uniques pour rendre plus efficient la gestion des dossiers entre la région administrative et les académies, l’orientation prise aujourd’hui révèle une opacité et un flou inadmissible orchestré par le gouvernement et les différents ministères concernés.
Les autorités académiques anticipent leur futur destin commun en essayant de rassurer les personnels. Mais comment ne pas être inquiet alors que c’est tout de même 18 postes de personnels administratifs qui seront supprimés à la rentrée prochaine. Justifier dans un contexte de budget contraint et de baisse démographique, la contribution de la Normandie à l’effort économique est très mal venue.
Pour le Sgen-CFDT c’est un très mauvais signal qui est envoyé aux collègues et pourrait préfigurer une rationalisation des moyens encore plus drastiques si d’aventure la fusion devenait effective. Nous n’en sommes pas là. Le recteur soutient qu’il n’y aura pas de mobilité forcée mais des mobilités fonctionnelles garanties par un accompagnement exigeant sous la forme de formation et d’indemnitaire.
Dans cette démarche, la logique de regroupement de service domine.
C’est bien l’enjeu du débat et peut être des négociations à venir que de garantir aux personnels l’absence de mobilité forcée, des natures de postes au moins comparables et un accompagnement de qualité en cas de changement de fonction par la construction d’une organisation administrative en bi-site.
Pour travailler sereinement à ces changements, il faut garantir la confiance. Même si le recteur Rolland tient des propos sincères et fait oeuvre de transparence, le doute subsiste quant à l’honnêteté du gouvernement.
Si les marges de négociations locales sont entravées par les interventions de l’état, la construction de cette nouvelle organisation sera compliquée voir conflictuelle.
Le Sgen-CFDT réclamera un cadre claire qui délimite les prérogatives des uns et des autres pour mettre en oeuvre un dialogue social de qualité profitable aux agents.