Respectons les inquiétudes des lycéens et des lycéennes.

Alors que les lycéen·nes sont mobilisés avec parfois des violences inacceptables depuis plusieurs jours, le Sgen-CFDT n'appelle pas à la grève le 14 décembre afin de ne pas instrumentaliser cette colère légitime.

UN  SENTIMENT GÉNÉRAL ET LÉGITIME D’INJUSTICE

Depuis plusieurs jours, des lycéens et lycéennes se mobilisent, parfois avec des débordements, pour demander une autre politique éducative et une autre politique de la jeunesse. L’absence de mesures significatives pour améliorer et mieux accompagner des parcours d’études et de formation des jeunes, le discours persistant sur le niveau qui baisse et la supposée perte des valeurs républicaines, l’annonce de la mise en œuvre d’un service national universel coûteux sont autant de messages dévalorisants pour la jeunesse.

ACCENTUÉ PAR UNE RÉFORME DU LYCÉE BÂCLÉE ET PRÉCIPITÉE

La réforme du lycée met actuellement tout le monde en difficulté : les lycéens et les lycéennes mais aussi les parents et les personnels. Le Sgen-CFDT fait savoir depuis plusieurs mois que certains choix ne sont pas à la hauteur d’une politique ambitieuse pour la jeunesse. Le principe même de la réforme de la voie générale qui accentue la spécialisation du parcours lycéen est très éloigné du lycée modulaire, polyvalent et diversifié que nous portons. Mais au delà de cette différence de vision de ce que doit être la scolarité d’un lycéen ou d’une lycéenne, les conditions de mise en oeuvre sont proprement scandaleuses, tant il demeure d’incertitudes et d’incohérence. Ce qui domine est une l’impression persistante d’improvisation permanente et d’absence de prise en compte de la réalité des établissements.

MAIS UNE COLÈRE QUE LE SGEN-CFDT REFUSE D’INSTRUMENTALISER

Le Sgen-CFDT comprend et partage les inquiétudes des lycéen·nes face à cette politique éducative indigente. Il est favorable à leur permettre et à encadrer des temps d’échange sur la réforme, et à ce que leur voix soit écoutée dans les instances où ils sont représentés : le CNVL notamment ne doit pas rester un simple affichage de communication ministérielle mais un véritable outil de dialogue avec les lycéens, et plus localement les CAVL et CVL aussi.

Pour autant , les revendications des lycéen·nes ne recoupent pas complètement celles des personnels. La confusion des revendications, au nom d’une convergence des luttes constitue une malhonnêteté intellectuelle que le Sgen-CFDT ne pratique pas : respectons les lycéen·nes !

Prenons le ministre au mot de ses intentions de dialogue et instaurons enfin une vraie discussion, qui n’ait pas pour seule boussole la seule volonté de plaire à « l’opinion publique ». Notre jeunesse mérite mieux !