Le Sgen-CFDT a été reçu en audience par la DASEN de Seine-Maritime le 21 février 2018. Retour sur les principaux sujets abordés lors de cette réunion.
Le Sgen-CFDT a été reçu en audience par Mme Benoit-Mervant, DASEN de Seine-Maritime.
Voici un résumé des principaux sujets abordés :
Carte scolaire :
Nous l’avons interpellé sur les situations d’écoles qui, après fermeture, se retrouveraient dans des configurations compliquées.
Mme L’inspectrice nous a rappelé la situation de notre département :
- – un département qui n’est pas rural, mais péri-urbain,
- -une nécessité de renforcer les moyens en éducation prioritaire,
- – une volonté de consolider l’école rurale, en aidant les regroupements intelligents (type RPC).
Il existe 50 écoles à 2 ou 3 classes qui mobilisent 50 postes ne pouvant être déployés sur d’autres écoles le nécessitant. Il existe, selon les services de l’académie, 117 classes isolés.
Selon elle, de trop nombreux enseignants travaillent isolés, ce qui empêche le travail en équipe.
Mme l’Inspectrice a réaffirmé la volonté de marquer l’écart entre les écoles en REP ou REP+ et celles qui sont hors REP.
Elle nous a précisé qu’avant de fermer une classe, une projection est faite pour regarder ce que pourrait être la répartition des élèves. En cas de situation trop compliquée, aucune fermeture n’a été prononcée.
Contrairement aux années passées, Mme l’Inspectrice a annoncé qu’elle pourrait prononcer des fermetures à la rentrée, si des démarches au Tribunal Administratif par des communes entraînaient l’annulation de certaines décisions de la carte scolaire.
Toutes les écoles en REP et REP+ seront dotées du dispositif CP à 12 à la rentrée 2018, ainsi que la moitié des CE1 en REP +.
Retrouvez sur le portail métier le compte-rendu de la carte scolaire faits par les services du l’inspection académique.
Ce qu’en pense le Sgen-CFDT :
Attaché depuis sa création aux principes de l’éducation prioritaire, nous affirmons que les écoles concernées doivent bénéficier de moyens supplémentaires. Pour autant, nous restons vigilants à ce que cela ne dégrade pas les conditions de travail d’autres écoles.
Pour nous, il est important de pouvoir réfléchir à un autre fonctionnement des écoles. Aujourd’hui, l’organisation du 1er degré a atteint ses limites, tant dans les travaux des directeurs-trices que des équipes pédagogiques.
C’est pourquoi le Sgen-CFDT défend un projet d’établissement du 1er degré qui permettrait de redonner du souffle et de la dynamique aux écoles.
Retrouvez les grandes lignes ici de notre projet.
Nous demandons qu’aucune fermeture ne soit prononcée à la rentrée. Les collègues et les élèves ne doivent pas pâtir de procédures engagées par des mairies. Ils n’en sont pas responsables.
CP et CE1 à 12 : Le Sgen-CFDT déplore la fin du dispositif des Maîtres +, même s’il en reste quelques uns dans le département, au profit des CP et CE1 à 12. L’ancien dispositif, non évalué comme d’habitude, permettait dans les écoles concernées une plus grande souplesse de travail entre les classes.
Le déploiement des CP et CE1 à 12 coûte cher en postes, ce qui entraîne une dégradation des conditions de travail dans d’autres écoles. Offrons aux collègues une autre vision de l’enseignement en les laissant libres de leurs choix pédagogiques grâce à des enseignants supplémentaires dans les équipes.
Convention Académique de Priorité Éducative :
Mme l’Inspectrice a annoncé qu’elle prolongeait toutes les CAPE pour les écoles concernées, alors qu’elles devaient se terminer au 1er septembre. Ceci dans l’attente du travail et de la mise en place de la nouvelle carte de l’éducation prioritaire (devant être révisée tous les 4 ans, donc d’ici la rentrée 2019).
Ce qu’en pense le Sgen-CFDT :
Si on peut se réjouir de cette reconnaissance de situations particulières pour ces écoles, souvent injustement sorties de l’éducation prioritaire à cause de règles et de critères mal définis, il nous paraît urgent que se mette en place le travail de réflexion pour la révision de la carte.
Ceci doit passer par le choix de critères plus précis et plus justes pour les écoles, notamment dans la prise en compte des critères sociaux du public de l’école (et non de toute une zone géographique).
Création du vivier unique de remplaçants :
Mme l’Inspectrice confirme l’application de la circulaire entraînant la création d’un dispositif unique pour les remplaçants. Mais elle a assuré que pour autant, il n’y aurait pas de changement fondamental sur les fonctionnements des remplacements, l’objectif étant d’assurer au mieux suivant les besoins.
Ce qu’en pense le Sgen-CFDT :
Les écoles ne peuvent pas fonctionner sans remplaçants. Ils sont là pour palier l’absence des collègues. Ces remplacements doivent pouvoir se faire dans la proximité.
Nous prenons acte de la création de ce vivier. Nous serons vigilants à ce que les conditions de travail de ces personnels ne soient pars dégradées par des déplacements abusifs et des missions trop peu claires.
Gestion des AESH :
Mme l’inspectrice reconnaît qu’aujourd’hui il est difficile de répondre à tous les besoins. L’enveloppe est vide, tous les supports sont utilisés, même si 97 % des besoins sur les deux départements semblent couverts.
Le nombre de notifications a augmenté énormément : +600 sur une année. 40 % des dossiers sont rejetés par la MDPH.
Un supplément de contrats aidés est attendu pour répondre aux besoins.
Il faut parfois 5 à 6 entretiens pour réussir à trouver une personne qui accepte un poste.
Ce qu’en pense le Sgen-CFDT :
La loi de 2005 montre certaines de ses limites, notamment dans la réponse donnée aux besoins des élèves.
Encore plus qu’avant, l’inclusion ne doit pas se faire au détriment du bien-être des élèves et des conditions de travail des enseignants.
Ce qui rebute bien des personnes à accepter un contrat, c’est bien le statut précaire lié à cet emploi (travail souvent à temps partiel, manque de formation aux besoins des élèves, déplacement…)
Même si nous pouvons noter des progrès pour répondre à certaines de ces problématiques, le Sgen-CFDT revendique toujours la création d’un emploi, d’un statut d’AESH pérenne et solide.
Le Sgen-CFDT s’interroge aussi sur l’inclusion à 100 %: ne risque-t-elle pas dans bien des cas de devenir une souffrance, voire une exclusion pour des enfants ?
Retrouvez ici les positions du Sgen-CFDT en détail sur l’inclusion scolaire.