Fusion des académies : de la difficulté du dialogue social

Disparition d'un responsable au niveau du rectorat à Rouen

Dans le cadre du dialogue social mis en place dans le processus de fusion des académies Normandes, le recteur avait convié les organisations syndicales pour faire un point sur l’avancée des travaux.

En introduction à cette réunion, le recteur s’est félicité de la qualité du dialogue social précisant les propos élogieux qu’il avait reçus de la part du ministre de l’Education nationale JM Blanquer sur la méthode employée.

Cette auto satisfaction a été rapidement remise en cause par les organisations syndicales pointant toutes unanimement l’épisode de la DEC (Division Examen et Concours) de Rouen.

Petit rappel.

Il y a un mois à Brionne, le recteur avait présenté le calendrier et la méthode de travail. Le schéma proposé menant à l’académie unique Normande pour 2020 s’articulait autour de 3 étapes successives permettant d’élaborer 3 projets : éducatif, territorial et enfin d’organisation des services. Il avait été clairement précisé à l’époque qu’il n’y aurait pas de réorganisation des services tant que les 2 premières étapes n’étaient pas terminées et validées. C’est en tout cas, comme cela que l’ensemble des organisations syndicales avait compris les propos du recteur.

SURCHARGE DE TRAVAIL

Quelques jours après cette présentation, nous apprenions la nomination d’un chef de DEC unique pour Caen et Rouen, décision qui remettait en cause les déclarations précédentes.

Le Sgen-CFDT a clairement dénoncé cette désinformation considérant qu’elle décrédibilisait la parole du recteur mais aussi l’action des organisations syndicales, ajoutant que ce dialogue social tronqué n’était pas apte à garantir un climat de confiance entre les différents partenaires.

Le recteur a démenti avoir tenu de telles explications et a reprécisé que la fusion se préparait de façon dynamique avec un déroulé des trois projets en parallèle. L’expérimentation se ferait dans certains domaines et la nomination d’un chef de DEC unique participait à cette logique.

Le dialogue social mené par le comité de direction s’illustre par une communication essentiellement descendante du recteur vers les organisations syndicales.

Pour atteindre un dialogue social de qualité, le Sgen-CFDT a rappelé au recteur qu’il était impératif de tenir les 2 bouts ; tendre vers un système éducatif et administratif plus efficace pour la réussite des élèves tout en garantissant pour les personnels de meilleures conditions de travail, la nouvelle organisation des services ne devant pas détériorer la précédente. Qui mieux que les syndicats, proches de la réalité du travail et des préoccupations des collègues peuvent apporter leur expertise pour consolider les conditions de travail des agents en préalable à tout changement ? Les échanges autour de cette fusion n’ont jamais pu placer les syndicats dans une telle position, ils ne restent qu’une simple interface entre le pouvoir décisionnaire et les personnels. Pour le Sgen-CFDT, le compte n’y est pas.

Le recteur prétend qu’un travail plus constructif sera entrepris après les élections professionnelles sur la question de la réorganisation des services. A voir…

Dès à présent, on impose sans discussion un chef unique de DEC, résidant à Rouen, mais avec un organigramme et une organisation qui ne changerait pas pour le moment. Pour la DPE, depuis la nomination permettant de couvrir le poste vacant à Rouen, il subsisterait encore 2 chefs de divisions.

Début 2019, une feuille de route, validée par le ministre, sera proposée pour aboutir à la fusion. Des assises auront lieu le 25 janvier pour présenter les résultats des consultations et enquêtes autour des 3 projets.

C’est en septembre 2019 que verra naître le plan académique prélude à la future académie Normande. D’ici là, toute la question sera de savoir si il y aura bien un espace de concertation avec les syndicats pour faire vivre un dialogue social où chaque acteur pourra contribuer pour améliorer les contours de la future académie Normande.